mercredi 18 juillet 2012

Soutien de l'association

Il est important de soutenir le GAM (Groupe Archéologique du Mesmontois).
Cette association s'occupe à elle seule du château de Mâlain, du musée du village et du site de Mediolanum.
Les ressources humaines et financières sont fondamentales pour continuer la reconstruction et l'entretien du château.
Il faut continuer à préserver notre patrimoine.

Visitez le château et le musée, devenez bénévoles, parlez-en à vos proches.
Gardons en vie notre passé pour mieux le comprendre et s'en inspirer pour aller vers l'avenir humainement.

Site internet du GAM :
http://malain.gam.free.fr/

mardi 17 juillet 2012

Bibliographie


-Louis Roussel ; Mâlain Mediolanum une bourgade Gallo-Romaine du 1e siècle avant J.C. au 3e siècle après J.C. ; Bourgogne archéologique ; 1988.
-Mediolanum 20 ans de recherches archéologiques ; Musée archéologique Dijon ; 1988.
-Louis Roussel ; Le château fort de Mâlain ; Bourgogne Archéologique ; 2000.
-Michel Barastier ; Le Château de Mâlain : quand parlent les pierres ; Cahiers des Mesmontois n°65 ; 1998.
-Hervé Mouillebouche ; Archives des Seigneurs de Mâlain ; Cahiers des Mesmontois N°60.
-Jean-Pierre Panouillé ; Les Châteaux Forts dans la France du Moyen-âge ; Editions Ouest-France ; 2010.
-Jean Mesqui ; Les Châteaux Forts de la Guerre à la Paix ; Gallimard ; 1995.


Lectures complémentaires

-Jean Mesqui ; Châteaux Forts et fortifications en France ; Flammarion ; 1997.
-Guy Le Halle ; Histoire des Fortifications en Bourgogne ; Martelle ; 1990.

Intégralité du texte et des photos

Si vous souhaitez l’intégralité de mon texte et du corpus photographique, envoyez-moi un courriel à martinkirsch@free.fr

Corpus photographique du château

Cliquez sur les photos pour les agrandir.
Les textes et photographies sont de Martin Kirsch

martinkirsch@free.fr

Plan du château
Les photographies suiventent la légende de ce plan.


1. (entrée du château).


2. (enceinte de la basse cour).


3. (basse cour).


5. (corps de garde).


6. (salle des trois poteaux).


7. (escalier taillé dans le roc).


13. (cour haute).


16. (tour ronde).


19. (corps de logis supérieur).


22/24. (chapelle Notre-dame et Saint Georges + fours à pain).

Château Fort de Mâlain


Le château fort de Mâlain
TEXTES ET PHOTOGRAPHIES DE MARTIN KIRSCH
martinkirsch@free.fr




Plan
I. Origines antiques de Mâlain
1)Vie économique 
2)Vie religieuse et culturelle 

II. Histoire générale des châteaux
1)Développement du château 
2)La défense 
3)La vie civile du château 

III. Le château de Mâlain
1)Histoire seigneuriale 
2)Constructions 








I. Origines antiques de Mâlain

1) Vie économique

A l’époque gallo-romaine, Mediolanum était une ville d’échanges et de métallurgie.

La proximité de voies de communication (l’ouche [navigable à l’époque], la route d’Alesia, la voie romaine reliant la Germanie à Lyon) lui permit d’avoir une vie économique à travers l’artisanat et son commerce.

De nombreux fours, moules (dont celui d’une statuette, chose très rare !) et objets en bronze ou en fer (outils, bijoux, statuettes) furent trouvés lors des fouilles, montrant que Mediolanum avait une production métallurgique relativement importante tout au long de son existence.

Le travail de la pierre y fut également important grâce à l’abondance de sable, de gypse et de calcaire autour du village.
Il y avait aussi une production verrière et céramique.
Les os d’animaux y furent également taillés pour en faire des outils et des bijoux.


2) Vie religieuse et culturelle

Deux temples gaulois extérieurs à Mediolanum nous sont connus aujourd’hui.
Le temple le plus important, à l’ouest du village, est dédié à Cicoluis et Litavis. Ce dernier semble être le protecteur de la cité.
Le deuxième temple, proche d’Ancey  et plus petit, est un fanum carré d’environ 10m de coté.

En plus de cela deux chapelles se situaient dans le village, appartenant aux deux propriétaires les plus importants de Mediolanum.

De nombreuses statuettes furent également retrouvées dans les habitations, illustrant les pratiques religieuses personnelles et familiales.

Quant au cimetière, il se situe au lieu-dit Les Reliques.

Le village avait également son propre théâtre.








II. Histoire générale des châteaux

1) Développent du château

Un château fort est avant tout un centre « politique » fortifié pour des seigneurs et des rois.
Ce lieu permet de loger et protéger le pouvoir et l’administration du territoire.

Les châteaux commencent réellement à apparaitre en Europe au Xe siècle, tout d’abord sous forme de mottes (hautes de 10 à 30 mètres) sur lesquelles des bâtiments fortifiés en bois furent construits (castrum). Au XIe siècle s’ajoute des basses cours.
Sur la motte, le château était généralement composé d’une palissade entourant des bâtiments utilitaires, une  chapelle et une tour, le tout en bois. L’ensemble portait le nom de donjon (dominium).

Rapidement, des tours - en bois, puis en pierre - remplacèrent les mottes.
Malgré l’utilisation contemporaine du mot « donjon », ces tours étaient plutôt appelées « grosse/grande tour » à l’époque de leur utilisation.
Ces tours se développèrent surtout au cours du XIe siècle. Jusqu'à la fin du XIIe siècle elles étaient à la fois défensives et résidentielles (alors que les mottes n’étaient pas forcement habitées).
Au XIIe siècle se développe et se répands des Donjons Romans. Ce sont des tours le plus souvent rectangulaires, pourvues de contreforts, et comportant la résidence du seigneur.

L’architecture et les techniques de constructions se développent avec le temps.
Les tours reflètent généralement la richesse des seigneurs à travers la complexité de la structure et des techniques utilisées.

A la fin du XIIe siècle apparait les tours « philippiennes ».
Ces tours cylindriques furent influencées par la tour du Louvre construite sous Louis-Philippe.
Elles furent nombreuses en France, en Espagne et en Allemagne occidentale.
La plus imposante de ces tours fut celle de Coucy, construite vers 1230 par Enguerrand III de Coucy (gendre de l’empereur germanique) et détruite en 1917.

Avec la guerre de Cent Ans, les tours se développent et se multiplient d’une manière plus importante.


2) La défense

Les châteaux s’adaptèrent évidement aux armes utilisées.

Les archères évoluèrent avec le développement des arbalètes et des armes à feu (s’adaptant à la taille de l’arme utilisée par les défenseurs et la force des projectiles qu’on leur envoyait).

Les tours défensives changèrent également avec l’apparition de la poudre noire : elles étaient agrandies pour contenir des canons et elles furent également arrondis, épaissies et abaissées pour les renforcer et réduire l’impacte des projectiles.

Sur les murailles furent développées des structures verticales en pierre appelées Mâchicoulis, elles permettaient d’atteindre l’ennemie au pied des murs grâce à des trous aux sols.
Les mâchicoulis remplacèrent à partir du XIVe siècle les hourds en bois. Ils offraient donc plus de protection, surtout face aux armes à feu.


3) La vie civile du château

La grande salle du château avait un rôle prédominant dans la vie seigneuriale et administrative.
C’était l’endroit où l’exécutif, le législatif et le judiciaire se rencontraient.
L’exercice plus « publique » du seigneur se faisait dans cette pièce. C’est là qu’il rendait justice et qu’il recevait.
Des festivités et des cérémonies y eurent lieu régulièrement.

Le château était également le logement du seigneur et de sa famille, dont les membres disposaient de leurs propres chambres.
Ces chambres se développèrent de plus en plus en appartements avec la multiplication de pièces.
Des chambres étaient également à disposition des invités.

La présence d’une chapelle permettait les activités religieuses habituelles, mais aussi certaines activités plus officielles telles que celles liées à la chevalerie.

Il y avait également des activités plus matérielles dans la cour du château avec la présence d’une écurie, d’un four à pain et divers autres structures.








III. Le château de Mâlain

1) Histoire seigneuriale

Les premières familles
Les archives nous indiquent l’existence de seigneurs à Mâlain au moins depuis 1075 avec Gui et Hugues de Mediolano, descendants du premier seigneur connu de Sombernon.

En 1230 le fief de Mâlain va à Hervé de Sombernon.
Sa fille, Jacquette, épouse Guillaume de Montagu vers 1250, c’est cette dernière famille qui demeurera dans le château jusqu’en 1422.

La division du château
En 1419 meurt Pierre de Montagu. N’ayant pas de descendants directs le château passe à ses deux nièces, Catherine et Jeanne, en 1422.
Les deux sœurs ne s’entendant absolument pas, le château sera divisé entre elles et coupé en deux par un mur. Elles et leurs descendants respectifs étaient donc considérés comme « seigneurs en partie ».
Dans la partie de Catherine suivirent les familles Villiers-Sexel, Bauffremont et Sercey.
Dans la partie de Jeanne suivirent les familles Rougemont, Ruffey et Mâlain.

Les « Mâlain »
La famille Mâlain a pour origine Oudot Molain, fils d’un simple chaudronnier.
Homme intelligent, il réussit à se rapprocher et à gagner la confiance de Philippe le Bon qui l’anoblit en 1433, il le fit ensuite son conseiller.
Au fil des années Oudot s’enrichit et épousa une noble.
Il fit également tout pour changer son nom de Molain à Mâlain et de le faire reconnaitre officiellement.
Le rêve de noblesse d’Oudot se matérialisa avec l’acquisition du château par ses descendants en 1480 (vendu par Thibaut II de Rougemont).

Guerres de religion
A partir de 1580 Edme de Mâlain, baron de Lux, est seigneur du lieu.
A cette époque nous sommes en pleine guerres de religion (la septième guerre se termine en 1580, la huitième débute en 1585).

Le duc de Mayenne, à la tête des Ligueurs Bourguignons (majoritaires dans la région), décide de renforcer les places fortes de son camp.
La garnison de Mâlain reçoit donc une aide financière qui lui permet notamment d’être renforcée par une épaisse muraille au sud.

Edme change plusieurs fois de camps lors de la huitième guerre de religion.
Apres avoir servi Henri III, il devient « capitaine Ligueur » en 1590.
En 1594, sous Henri IV, Edme rejoint à nouveau le camp royaliste.

La seule attaque connue à ce jour du lieu fut lors de la dernière guerre de religion lorsque le château, aux mains de la Ligue, avait été attaqué par les forces Royalistes à coups de canon.

Edme est finalement assassiné en 1613.
Le château revient automatiquement à Jean II de Mâlain, qui le cède à Jean Catherine en 1645.

Fin de vie et abandon
Le château est enfin réunifié en 1654 par Nicolas Brulart, seigneur de Sombernon (et président du parlement de Bourgogne), après 232 ans de partage. Il avait acquis la partie ouest l’année précédente, avant d’acheter à Jean Catherine la partie est.
En 1641, après avoir démoli le château féodal de Sombernon, Nicolas décide d'y construire un château plus au gout du jour à la place.
Nicolas délaisse progressivement Mâlain, ayant construit un nouveau château plus confortable à Sombernon. Il va jusqu'à manifester clairement son désintérêt en 1665 et transfert les services de la chapelle Saint Georges en celle du château de la Borde.

Le château va ensuite aux mains des Luynes, puis des Vichy Champron.

Le lieu est utilisé comme dépendance pendant de nombreuses années avant son abandon total au XVIIIe siècle.

Ce n’est qu’en 1984 que le GAM (Groupe Archéologique du Mesmontois) acquière le lieu et le reconstruit depuis.


2) Constructions

Il est possible qu’une première structure en bois ait existé au IXe siècle.
Les premiers vestiges du château se situeraient sur la redoute, au nord-est de la butte.
En effet, la roche a été aplanie à un endroit et des traces de murs y furent trouvées lors des fouilles.

C’est principalement au XIIe et au XIIIe siècle que le château prends forme avec une tour carrée à trois niveaux à l’est (maintenant disparue), une cave, une citerne, des fours à pains [24 sur le plan], plusieurs bâtiments à l’ouest  dont l’un pourrait être un donjon primitif [5 ; 6 ; 10], un escalier en pierre entre ces bâtiments [7], une salle couverte [14] et un haut mur de 250 mètres de long au sud-est [4].

Au XIVe et XVe siècle les constructions se concentrent surtout autour de l’entrée du château [1, 5], à son extrémité ouest.
L’entrée médiévale se situait à quelques mètres au nord de l’entrée actuelle qui date du XVIe siècle. Les vestiges de cette première entrée sont toujours visibles aujourd’hui.
Le corps de garde connait ses derniers grands travaux en devenant une cour entourée de murs épais [5].
Accolé au donjon fut crée la « Maison de la Poterne », qui était en quelques sortes un sas entre l’extérieur et l’intérieur du château.
Un bâtiment fut ajouté contre le pic rocheux de la butte [8].
La cuisine fut aussi construite à ce moment la, avant d’être plus tard coupée en deux par un mur lorsque les deux sœurs ennemies (Catherine et Jeanne de Montagu) divisèrent le château [12]. Ce mur de partage sera d’ailleurs renforcé au XVIe siècle par Edme de Mâlain lors des Guerres de religion.
En 1360 fut construit la chapelle à l’extrémité est du château. Elle fut ensuite remaniée par Pierre II de Montagu en 1390, qui la met sous le patronage de Notre Dame et de Saint Georges [22].

Au début du XVIe siècle Guillaume de Mâlain (petit-fils d’Oudot) fait détruire les constructions de la cour pour les remplacer par un mur d’enceinte, un corps de logis et une tour ronde [16, 19].
Le corps de logis intègre la tour de guet du XIIe/XIIIe siècle [20]. La salle principale a une hauteur de plafond de 3,7 mètres et comporte une cheminée de 2,4 mètres.
Ces nouvelles constructions s’inspirent de la mode architecturale de l’époque (plafond à la française, fenêtres gothiques, tomettes émaillées…), nous sommes en pleine Renaissance à l’époque. L’austérité médiévale du château est donc moins importante et il y’a plus de lumière.
Mais l’esthétisme ne diminue pas l’aspect militaire du lieu avec l’incorporation de deux canonnières à la base de la tour ronde.

C’est au moment des dernières guerres de religion (à partir de 1580) que l’on ajoute au sud un puissant rempart [2] de 110 mètres de long et de 2,4 mètres d’épaisseur, de la tour ronde [16] au corps de garde [5]. Ce rempart fut doublé par une seconde enceinte en contrebas de la butte (elle est actuellement couverte par une épaisse végétation).
Vers le corps de garde le rempart forme une sorte de redoute, c’est la que fut crée la nouvelle et actuelle entrée du château (l’autre, plus au nord, fut condamnée lors des travaux). Le corps de garde fut lui-même reconstruit et renforcé.
A l’est, autour du rocher sur lequel aurait été présent le premier château, une redoute est également construite [26].

samedi 30 juin 2012

Journal du 30/06/2012

Visite du château cet après-midi.
J'ai pris de nombreuses photos et vidéos, que je publierais d'ici peu.
J'ai également acheté un livre sur le lieu pour utiliser comme source.

mercredi 27 juin 2012

Journal du 27/06/2012


J’ai passé cette journée à lire et prendre des notes sur Mediolanum (village gallo-romain) et les châteaux.

J’ai complété ma bibliographie en empruntant divers livres à la BU, à la BM et en en achetant.
Il me manque juste les livres de Louis Roussel et Hervé Mouillebouche sur le château, vendus par le GAM. J’irais les chercher lors de ma prochaine visite du château (si tout va bien, la semaine prochaine).

J’ai également commencé l’ébauche de mon plan.
J’ai dégagé les grandes lignes, les parties principales et de nombreuses sous parties. 

lundi 25 juin 2012

Journal 25/06/2012


Ce matin je suis allé chercher deux revues sur Mâlain à la BU:
-Mediolanun, 20 ans de recherches archéologiques ; Musée archéologique de Dijon ; 1988.
-Louis Roussel ; Mâlain Mediolanum une bourgade Gallo-Romaine du 1e siècle avant J.C. au 3e siècle après J.C. (brochure).

Cet après-midi je suis allé au musée archéologique de Dijon pour prendre quelques photos d'objets venant de Mediolanum.

Aujourd’hui était surtout une journée préparatoire pour mon étude du château.
Les livres empruntés et la visite du musée sont surtout des sources sur l’histoire Gallo-Romaine du village ; ce n’est évidement pas la période du château, mais cela  me permettra de comprendre l’origine du village et ce qui l’emmena à sa situation médiévale.
Je commencerais réellement le travail début juillet, lorsque le château sera ouvert plus longtemps.
C’est aussi en juillet que se fait le travail de rénovation du château par le GAM. Je pourrais donc y aller et rencontrer les différentes personnes qui s’occupent du lieu ; notamment Louis Roussel, fondateur de l’association, c’est sa passion qui permit la rénovation du château qui était laissé à l’abandon jusque dans les années 1980.

**

A l'époque Romaine le village était proche de routes importantes, Mediolanum était donc un lieu d’échanges dans la région (notamment entre le monde rural et la ville).
La métallurgie y était importante. De nombreux objets métalliques, des fours, des creusets et mêmes des moules de statuettes (rares en Gaulle) y furent retrouvés.



dimanche 24 juin 2012

Projet

Cet été je compte écrire un texte sur le château de Mâlain.
Ce texte ne sera pas simplement un court article sur le sujet, ce sera plutôt un documentaire semblable à ce qui se fait avec la collection de livres « Que s’ais-je ? ».

En parallèle je ferrais aussi un journal sur l’évolution de mon travail, que je posterais sur ce blog.

Pour écrire le texte, je me baserais sur les différentes sources qui me sont disponibles (livres, archives etc.).
J’irais aussi à Mâlain et dans ses environs ; cela me permettra de recueillir des informations (via le musée, le château et des rencontres avec les gens qui y travaillent).

Des photos et vidéos illustreront également le texte.


*


Pourquoi faire cela ?

Tout d’abord par intérêt personnel.
Le château m’intrigue et me passionne depuis ma première visite.

Deuxièmement, le château reste encore peu connu, même dans la région (beaucoup le connaissent que de nom).
Mon texte pourrait donc être un moyen de faire connaitre le lieu et de soutenir l'association qui s'occupe du château (GAM : http://malain.gam.free.fr/).


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Ce projet est entièrement amateur.
Je ne fais pas cela pour des raisons professionnelles ou pour faire du profit.
Je fais cela par passion.

Château fort de Mâlain (Cote d'or).

Le site
A 420 mètres d’altitude, sur un éperon rocheux détaché de la faille de Mâlain et isolé entre les hauteurs des bois de Perrigny et celles de la Roche Aigue, la silhouette mutilée du vieux château fort domine de près de 150 mètres le village. Son isolement, au milieu de la vallée de la Douix, et sa position élevée lui confèrent une position stratégique idéale.
Si, contrairement à ce que l’on pourrait penser en regardant les ruines depuis le village, le château n’est pas, à proprement parler, construit sur le sommet de la butte, il s’accroche à son flanc sud, en contrebas de l’arête rocheuse, pour mieux profiter de la protection naturelle qu’offre sur sa face nord, et sur la quasi-totalité de son développement, la présence d’une abrupte corniche rocheuse, tout en bénéficiant ainsi d’un bon ensoleillement.

Les seigneurs.
La seigneurie de Mâlain apparait en 1075, d’après les textes les plus anciens connus aujourd’hui. Le premier seigneur mentionné, Gui de Mediolano (de Mediolanum, la bourgade Gallo-Romaine qui préexiste au village), était un descendant direct du premier seigneur de Sombernon, auquel Malain était probablement rattaché avant d’être constitué en seigneurie indépendante.
Du XIe au XVIIIe siècle, plusieurs familles se succèdent à Mâlain, dont cinq eurent une influence importante sur le sort de la seigneurie. De 1075 à 1230, ce sont les descendants de Gui de Mediolano qui tiennent le fief, suivis par les Sombernon de 1230 à 1250 et les Sombernon Montagu de cette date au début du XIVe siècle.
En 1419, Pierre II meurt sans descendance et cède le château à ses deux nièces, Catherine et Jeanne de Montagu, qui vont se disputer âprement l’héritage. A l’enregistrement de l’acte le 15 décembre 1422, au terme d’un procès rocambolesque dont les archives nous ont gardé la trace, la partie est du monument revient à Jeanne et l’ouest à Catherine. Le partage, matérialisé sur place par un mur prévu par l’acte et qui a traversé les siècles, divise également la seigneurie. Jusqu’en 1654, la terre de Mâlain aura deux « seigneurs en partie » : les Rougemont, suivi des Mâlain, héritiers et acquéreurs de la part de Jeanne d’une part ; les Villers Sexel, les Beauffremont et enfin les Sercey, héritiers et acquéreurs de la part de Catherine d’autre part.
A la mort de Catherine de Montagu, c’est en effet son fils, Guillaume II, né d’un premier mariage avec Guillaume de Villers Sexel, qui hérite de la seigneurie. Le règne des Villers Sexel est court puisqu’il s’achève avec l’union de Jeanne de Villers Sexel et de Guillaume de Bauffremont en 1436, dont la famille garde Malain jusqu'à ce que Claude II, évêque de Troyes, ruiné, vende sa part du château et de la seigneurie à Denis de Sercey en 1571. Noel Brulat, fils de Denys Brulat, premier président au parlement de Dijon, succède aux Sercey en 1598.
Ce sont les Brulart qui réunifieront le château et la seigneurie au milieu du XVIIe siècle pour abandonner aussitôt la forteresse, au profit de la nouvelle résidence, plus conforme au gout du temps et à leur situation sociale, qu’ils édifient alors sur les ruines du château fort de Sombernon, ce « château neuf » très admiré en son temps dont les derniers vestiges viennent d’être fâcheusement détruites ! Aux Brulart succéderont les Luynes de 1704 à 1763, puis les Vichy-Chamron jusqu’en 1793, date à laquelle Abel Claude Marie de Vichy-Chamron est exécuté à Lyon comme contre-révolutionnaire et ses biens confisqués comme Biens Nationaux.
Ainsi abandonné dès le milieu du XVIIe siècle et déjà suffisamment dégradé en 1793 pour que l’acte de vente ne le mentionne même pas, le château de Mâlain, livré aux intempéries et aux récupérateurs, n’offrait plus à nos yeux, en 1985, que le spectacle désolé et désolant d’une ruine imprenable vaincue par une végétation dévorante et en passe d’être complètement effacée du paysage. Sa restauration méthodique par les bénévoles du GAM à partir de cette date et les fouilles menées conjointement ont permis d’en enrayer la ruine et d’en restituer les principales étapes de construction, du castel du XIe siècle, dont nous ne savons rien, aux vestiges actuels qui s’échelonnent du XIIIe au XVIe siècle.

Texte de Louis Roussel.


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 Le château se situe au dessus d’une grotte appelée le trou du diable où des céramiques néolithiques et des vases du bronze ancien ont été retrouvés.
La grotte fut notamment utilisée par les bergers de tout temps.

Le village fut considéré comme un ancien lieu de la pratique de sorcellerie noire en France, plusieurs procès et buchers y eurent lieu.
L’on raconte l'histoire d'une jeune femme qui, un soir, aurait été emmenée par un homme en rouge, jusqu'à une crevasse, réputée pour avoir été appelée « La Crevasse du Diable » qui mènerait jusqu'aux enfers.


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Liens :

- Site du village : http://www.malain.fr/

- Site de l'association s'occupant du château : http://malain.gam.free.fr/


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Coordonnées géographiques du château : 47.327205 4.788333